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La notion d’équipe a fortement évoluée. Hier, appréhender une équipe consistait à se concentrer sur l’analyse d’éléments considérés comme fixes : les buts, les rôles et les tâches. Aujourd’hui, l’environnement est beaucoup plus fluide, dynamique et complexe : une équipe doit donc toujours s’adapter et ses buts, ses rôles, ses tâches peuvent évoluer. De même, les équipes bougent. On peut changer d’équipe, appartenir à plusieurs équipes, ou même constituer une équipe autour d’un projet pour une courte période (flash team). Enfin, les modes de management changent et cherchent de plus en plus la déstratification et l’autonomisation des équipes.

Pour un management agile et fluide, un leader a tout intérêt à articuler ce qu‘il attend de son équipe et ce qui se passe effectivement à l’intérieur de celle-ci, pour Arnaud TRENVOUEZ, Docteur en sciences et techniques des activités physiques et sportives, Ingénieur de recherche au département R&D de PerformanSe.

Une équipe vue de l’extérieur : stable et objectivée 

Une équipe vue de l’extérieur correspond à ce que le manager décrit du point de vue de l’organisation : sa place dans l’organigramme, ses moyens et ses ressources, la planification du travail, les résultats attendus. Les objectifs communs assignés peuvent également être détaillés tout comme les rôles distribués à chacun. D’un point de vue externe, l’équipe est un tout relativement stable vis-à-vis duquel le manager attend une production conforme aux objectifs. Cette production est évaluée à partir de critères de performance implicites ou explicites : délais, innovation, qualité…

Une équipe vue de l’intérieur : dynamique dans l’adaptation permanente 

Vue de l’intérieur, une équipe est dynamique et en perpétuel mouvement. Le plan des opérations qui est pensé en amont est confronté à l’épreuve du réel, c’est à dire à la réalisation effective du travail. Des phénomènes d’influence sociale, de conformisme ou encore de contagion émotionnelle impactent les façons de faire. L’atteinte des objectifs, tant individuels que collectifs, passe par la dynamique de l’activité et nécessite des ajustements continus non prévisibles. Les managers le savent, les rôles effectifs imposent de s’éloigner des rôles prescrits pour s’adapter aux événements et aux processus réels de décision, de communication et de fabrication.

Pour un management agile et fluide : faciliter les interactions

L’addition de talents ne suffit pas pour constituer une équipe efficace. L’intelligence collective se nourrit d’un management qui favorise les ajustements fluides et la facilitation du travail en commun. Si la formalisation des process est essentielle, elle ne doit pas figer et entraver les énergies tant individuelles que collectives. Le réel est une ressource à intégrer et non un élément contre lequel lutter. En regardant autrement son équipe, en s’interrogeant sur les interactions et les phénomènes à l’œuvre, le manager endosse le rôle de facilitateur plutôt que celui de prescripteur. Observer la qualité et la fluidité de l’interdépendance des activités des uns et des autres et s’accorder du temps pour se donner des feedbacks afin de faciliter les interactions, c’est prendre soin de son équipe et favoriser la performance collective.

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